L’actualité

Vanessa soupault

Bijoux Hiboux de Paul Robin

Parure en or 18K et argent comprenant : une broche circulaire représentant une tête de hibou, les yeux en quartz œil de chat cabochons entourés et surmontés de diamants taillés en roses, un bracelet ouvrant en or, orné du même motif recélant une montre de poche, et une bague porte-souvenir en or ornée également d’une tête de hibou laissant apparaître un compartiment. Travail français vers 1875.

Prosper-Paul, dit Paul Robin (1843 – ?) apprend le dessin dès 1856 auprès de Julienne, l’un des plus grands ornemanistes de son époque. C’est son père, Paul, bijoutier et joaillier établi au Palais Royal qui l’y inscrit. La Maison Robin connaît un vif succès depuis les années 1830, elle est réputée pour ses bijoux de « genre anglaisé aux lignes massives, au côté cossu qui ne lésine pas sur la matière. Paul Robin père consacre de nombreuses années de sa vie à la recherche de la recette de la couleur de l’or détenu par les Anglais. Il perce ce mystère et l’applique à ses bijoux. Prosper-Paul s’associe à son frère au sein de la société « Robin Frères » de 1869 à 1880. Il dépose ensuite son propre poinçoin en 1880, biffé en 1914.

Le thème du hibou illustré sur les bijoux que nous présentons, est développé dans le travail de Paul Robin sous différentes formes : des boucles d’oreilles aux broches, en passant par des bracelets et autres broches ou coulants. C’est ce qu’il ressort d’un examen des archives de cette Maison, conservées au Musée National des Arts Décoratifs.

La parure que nous présentons, composée de trois éléments différents, représente un témoignage rare de la qualité des oeuvres réalisées par cette Maison dont Vever, dans son histoire du bijou, a conté l’histoire. Ce qui apparaît en premier lieu, c’est une grande force dans les lignes, un dessin énergique et précis qu’une maîtrise de la ciselure accentue encore. Le côté naturaliste, précisé dans le tracé des plumes, est pondéré par des écarts fantastiques comme les yeux qui sont sertis de quartz œil de chat et surmontés de diamants taillés en roses. Ces pièces nous fascinent par leur originalité, la perfection de leur réalisation, leur charme envoûtant, autant de caractéristiques du bijou français au XIXe siècle.

Henri Vever, La bijouterie française au XIXe siècle, volume III, Paris 1908